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L'entretien accordé par S.E.M ZHANG Xun à Le Soleil sur la lutte contre l'épidémie de pneumonie à nouveau coronavirus
2020-02-12 01:48
 

Le 10 février, Le Soleil a publié l’entretien accordé par S.E.M. ZHANG Xun sur la lutte contre l'épidémie de pneumonie à nouveau coronavirus. Voici le texte intégral :

     
     
Son Excellence, l’actualité est marquée par le coronavirus, épidémie déclarée « urgence de santé publique de portée internationale » par l’Organisation mondiale de la santé. Pouvez-vous nous faire l’état des lieux et les mesures prises par la Chine pour venir à bout de ce mal qui a installé une sorte de psychose un peu partout dans le monde ?

Depuis décembre 2019, de nombreux cas de pneumonie provoquée par un nouveau coronavirus sont apparus à Wuhan, ville au centre de la Chine. Le virus a ensuite été nommé « 2019-nCoV » par l’Oms (Ndlr : Organisation mondiale de la santé).

Le 30 janvier, l’Oms a annoncé que l’épidémie « 2019-nCoV » constitue une urgence de santé publique de portée internationale. Son Directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a expliqué que cela aiderait d’autres pays à prendre des mesures scientifiques et raisonnables pour prévenir les épidémies, en particulier les États dont les systèmes de santé sont faibles.

Depuis le déclenchement de l’épidémie du nouveau coronavirus, le Gouvernement chinois y a attaché une grande importance à en faisant la priorité des priorités, avec un sens élevé de responsabilité pour la santé de la population. Une commission dirigeant la lutte contre l’épidémie a été mise sur pied et un grand nombre de mesures globales et rigoureuses en cinq volets ont été pris.

Quelles sont ces cinq mesures majeures ?

Premièrement, déclarer le plus haut niveau d’urgence de santé publique à l’échelle nationale et lancer le mécanisme multisectoriel de prévention et de contrôle. Le Gouvernement chinois publie systématiquement les dernières situations épidémiques et s’engage activement dans la vulgarisation des mesures de prévention afin de mieux sensibiliser le public pour qu’il se protège davantage.

Deuxièmement, enrayer la propagation de l’épidémie. De nombreuses mesures de prévention et de contrôle ont été prises par les autorités locales. Elles sont légion, mais je peux en citer sept à titre d’exemples : le prolongement des vacances du nouvel an chinois ; l’annulation des événements de masse ; la suspension du transport en commun ; l’appel au public à minimiser les sorties ; le report de la rentrée scolaire ; le renforcement des mesures de surveillance épidémique, et l’établissement des points de contrôle sanitaire sur les principaux axes routiers.

En tant que zone la plus touchée, la province du Hubei (Ndlr : Wuhan en est le chef-lieu) a adopté des mesures de prévention et de contrôle les plus strictes : les patients sont mis en isolement et traités, l’entrée et la sortie de Wuhan sont strictement contrôlées.

Troisièmement, la Chine a renforcé les moyens et rassemblé les ressources. S’inspirant de l’expérience de la lutte contre l’épidémie Sras en 2003, deux hôpitaux spécialisés, chacun d’une capacité d’accueil de plus de 1000 personnes infectées, ont été construits à Wuhan en 10 jours et mis en service la semaine dernière.

Toujours dans la ville de Wuhan, 11 stades et centres d’exposition sont en train d’être transformés en 11 hôpitaux provisoires. Avec plus de 10.000 lits, ces structures sanitaires auront une forte capacité d’accueil. D’ailleurs, des ressources médicales de tout le pays y sont mobilisées. À ce jour, plus de 10.000 personnels de santé venus de toute la Chine ont pris part à la bataille à Hubei.

Quatrièmement, nous avons renforcé la recherche et le développement scientifiques. Nos experts scientifiques sont en train de mener une course contre la montre pour développer des kits de dépistage facile, des vaccins et des médicaments efficaces.

Cinquièmement, la Chine a publié en temps réel les informations sur l’épidémie aux niveaux national et mondial, avec l’esprit d’ouverture, de transparence et de responsabilité, et en renforçant la coopération avec la communauté internationale. Dès la première heure, le Gouvernement chinois a informé et partagé les informations techniques avec l’Oms et est resté en contact étroit avec les missions diplomatiques accréditées en Chine, pour informer des dernières situations épidémiques et de ses efforts d’endiguement.

Monsieur l’Ambassadeur, concrètement, si on parle en termes de statistiques, quelle est l’ampleur du mal du coronavirus ?

Jusqu’à samedi dernier, 08 février 2020, à minuit (l’heure locale), 37.198 cas ont été, au total, confirmés. Aussi, 2649 cas sont déclarés guéris et 28.942 cas suspects signalés en Chine continentale. Le taux de mortalité est environ 02 % avec 811 décès constatés.

Quelle est également l’ampleur de la propagation à l’échelle mondiale ?

Les cas confirmés en dehors de la Chine ne représentent que moins de 01 % de tous les cas. Ceci prouve que la Chine a fait le maximum et que les mesures prises par son Gouvernement sont très efficaces.

Est-il avéré que la province de Wuhan est mise en quarantaine ?

Le 23 janvier dernier, les autorités municipales de Wuhan, chef-lieu de la province du Hubei, a décidé de suspendre les transports publics et de fermer l’aéroport et les gares aux voyageurs au départ de la ville jusqu’à nouvel ordre et demandé aux habitants de ne pas la quitter sans raisons spécifiques. L’objectif de toutes ces mesures est de freiner efficacement la propagation du virus, de contrôler résolument l’épidémie de pneumonie et de garantir la santé et la sûreté du peuple.

Mais, cela ne s’applique pas au personnel médical qui vient soutenir Wuhan ni aux matériels transportés vers la ville. La vie y est garantie.

Au Sénégal, une polémique est nourrie autour du rapatriement de 13 de ses étudiants établis à Wuhan. Est-ce la Chine qui a refusé leur retour pour éviter la propagation du virus ou c’est une décision concertée avec l’État sénégalais ?

Selon les recommandations professionnelles du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Oms, la façon la plus sûre pour les étrangers à Wuhan, c’est de rester sur le terrain, car il existe de nouvelles incertitudes en déplacement.

D’après mes connaissances, plus de 10.000 étudiants étrangers font leurs études à Wuhan, dont des milliers venant d’Afrique. La plupart des pays ont suivi le conseil de l’Oms, à savoir ne pas rapatrier leurs étudiants ressortissants. Par exemple, les 34 étudiants sud-africains, 85 kenyans, presque 300 tanzaniens et 400 éthiopiens ont tous choisi de rester à Wuhan.

À l’heure actuelle, les 13 étudiants sénégalais résidant à Wuhan sont en bonne santé. Ils peuvent naviguer sur Internet, regarder la télé en restant chez eux, se promener dans le campus, aller faire des achats au supermarché…

Certes, leurs activités sont relativement limitées par des mesures de prévention et de contrôle de l’épidémie et leur quotidien ne jouit pas de la même diversité qu’avant, mais tout cela sera bientôt de mauvais souvenirs.

La Chine apprécie le professionnalisme et le sens de responsabilité qu’a montrés le Gouvernement sénégalais face à cette épidémie.

Pouvons-nous espérer un dénouement heureux pour ces étudiants et quel message la Chine adresse-t-elle à leurs parents qui s’inquiètent ?

Face à l’épidémie, nous devons agir dans un esprit rationnel, scientifique et professionnel, au lieu de céder à la panique ou à la terreur. Le message que je voudrais adresser aux familles de ces étudiants est le suivant :

« Chers parents, soyez assurés et rassurés. Nous prenons soins de vos enfants comme les nôtres et faisons de nos mieux pour garantir leur sécurité. L’épidémie demeure évitable et contrôlable, il n’y a pas lieu de paniquer. Le Gouvernement chinois est en train de transporter du matériel et d’envoyer de nombreux personnels sanitaires comme experts à Wuhan. Plusieurs nouveaux hôpitaux y sont construits. La vie et les soins médicaux locaux sont tous garantis.

Chers parents, veuillez ne pas céder à l’inquiétude croissante, à la panique extrême. Le Ministère chinois de l’Éducation a instruit les universités concernées à garantir une bonne prise en charge des étudiants étrangers dans tous les domaines. S’ils rencontrent des problèmes ou difficultés liés à l’épidémie, ils peuvent contacter les services compétents du Ministère des Affaires étrangères chinois ou les autorités locales via leur Ambassade en Chine. Nous ferons de notre mieux pour les aider ».

Le coronavirus a mis à rude épreuve les relations de la Chine avec certains pays. Celles avec le Sénégal paraissent, au contraire, être au beau fixe lorsqu’on apprécie le contenu de la dernière lettre que le Président Xi Jinping a adressé au Président Macky Sall pour saluer la posture de Dakar envers Beijing. Quel est le secret de l’excellence des relations entre les deux pays ?

La Chine et le Sénégal sont des pays amis. Ils prennent les préoccupations de l’un comme celles de l’autre. Dans ce combat antiépidémique, nos deux pays se respectent et nous maintenons une communication et une coordination étroites. Nous avons tous la confiance et la certitude de vaincre cette épidémie dans un proche avenir.

C’est la solidarité à tout moment et la compréhension et le soutien mutuels. Que ce soit dans la réalisation des Objectifs de développement ou à des moments difficiles, la Chine et le Sénégal se mettent toujours à côté. La Chine soutient fermement le Sénégal à devenir un pays émergent. Le Sénégal apporte toujours son appui quand la Chine fait face aux catastrophes naturelles. Lorsque l’épidémie d’Ébola a éclaté en Afrique de l’Ouest, la Chine n’a pas rapatrié ses ressortissants dans la sous-région. Elle a même envoyé 1000 personnels médicaux pour accompagner les pays africains dans la lutte contre l’épidémie.

Cette fois-ci, le Président Macky Sall a exprimé, dès le premier instant, tout son soutien au moment où la Chine combattait l’épidémie. Sa posture a touché la Chine, son Président et les Chinois. Il traduit, encore une fois, les sentiments amicaux et les forts liens entre nos deux pays et nos deux peuples.

En tant que partenaire stratégique global et Coprésident du Forum sur la Coopération sino-africaine, la Chine est prête à travailler avec le Sénégal pour porter les relations bilatérales à un nouveau palier au profit de nos deux peuples.

Lien de l’article : http://lesoleil.sn/epidemie-coronavirus-lambassadeur-de-la-chine-au-senegal-fait-letat-des-lieux-et-rassure/

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