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Interview de Son Excellence Monsieur XIAO Han, Ambassadeur de le République Populaire de Chine au Sénégal, par « Le Soleil »
2020-11-19 17:52

I. Excellence, arrivé à dakar le 09 septembre dernier, vous avez remis vos lettres de créance au Président Macky sall, treize jours plustard. En tant que nouvel ambassadeur de la république populaire de Chine au Sénégal, comment définissez-vous votre feuille de route ?

Je suis extrêment honoré d'avoir pu remettre mes lettres de créance à son Excellence le président Macky Sall dès mon arrivée à Dakar, et d'avoir pu entamer ma mission immédiatement. Les dispositions ainsi prises par les autorités sénégalaises témoignent non seulement de la haute qualité des relations entre les deux pays mais également de la grande importance que le président Macky Sall attache à la coopération bilatérale.

Ceci dit, avec des mutations mondiales et circonstancielles, il est difficile pour un diplomate de définir une feuille de route précise et permanente en tout début de mission. Mais je peux vous dire sans hésiter que l'objectif de ma mission ici est clairement défini : il s'agit de promouvoir les relations amicales entre la Chine et le Sénégal dans tous les domaines, pour mieux satisfaire les aspirations des peuples; ce qui est la convergence et le vœu commun de nos deux chefs d'États.

II. Le 12 octobre dernier coïncidait avec le 20ème anniversaire du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC). A cette occasion, les Présidents Macky Sall et XI Jinping ont adressé conjointement un message fort à leurs pairs. Quelle appréciation faite-vous d'un tel acte?

Les deux Chefs d'États qui co-président le FOCAC, ont envoyé ce message de félicitations non seulement aux chefs d'États de cette grande famille, mais surtout aux 2.6 milliards de Chinois et d'Africains.

Il y a 20 ans, sous l'initiative commune de la Chine et des États africains, la grande famille amicale sino-africaine a ainsi mis en œuvre cette plate-forme d'échange et de coopération pragmatique qui leur est propre. Il faut noter que cet organisme n'est pas le plus ancien cadre de coopération avec l'Afrique, mais considérant son parcours durant ces 20 années d'existence, il est sans nul doute celui qui est le plus réussi et le plus efficace.

Le forum a tenu 3 sommets et 7 conférences ministérielles durant ses 20 années d'existence. Parmi eux, les Sommets de Johannesburg en 2015 et de Beijing en 2018 constituent des jalons historiques, car ils ont élevé les relations sino-africaines à un niveau de partenariat stratégique global.

III. En termes d'investissements, que pèse la Chine en afrique ?

En 2019, le montant des investissements directs de la Chine en Afrique a été multiplié par 100 par rapport à l'année 2000. Le montant des échanges commerciaux directs entre la Chine et l'Afrique a atteint 208,7 milliards de USD ; soit 115 828,5 milliards de FCfa. En plus, la Chine est restée, consécutivement durant 11 ans, le premier partenaire commercial de l'Afrique, contribuant ainsi à plus de 20% à la croissance économique du continent.

Le Centre de Conférences de l'Union Africaine (UA), la ligne ferroviaire Mombasa-Nairobi et de nombreux autres projets emblématiques sont entrés en service en Afrique. La Chine a réalisé plus de 6000 kilomètres de route et plus de 6000 kilomètres de chemin de fer, persque 20 ports et plus de 80 centrales électriques, 170 écoles, 130 hôpitaux et 45 stades. 210 000 médecins des missions médicales chinois ont été envoyés en Afrique et plus de 220 millions de patients traités. De plus, environ 120 000 bourses d'étude ont été fourni par le gouvernement chinois. Étant donné l'importance du nombre des résultats, il serait difficile d'être exhaustif.

Je voudrais souligner que les résultats de la coopération sino-africaine se trouvent partout sur l'ensemble du continent et sont associés en profondeur aux stratégies de développement des pays concernés. Ces fruits visibles et pratiques répondent aux besoins des populations locales et sont salués par l'ensemble des pays africains, apportant ainsi une contribution significative au développement de l'Afrique en ce 21ème siècle. Le FOCAC est désormais un étendard de la coopération Sud-Sud et de la coopération internationale avec l'Afrique.

IV. Si le Sommet de Beijing 2018 du FOCAC constitue une étape importante dans les relations sino-africaines. Où en est le suivi de ce qui avait été arrêté à cette rencontre ?

Après le Sommet de Beijing en 2018, la Chine, tout en approfondissant la synergie avec l'Afrique, assure une mise en œuvre des consensus et résultats obtenus au Sommet centrés sur « les huit initiatives majeures ». En juin 2019, à l'occasion de l'ouverture de la Réunion des coordinateurs de la mise en œuvre des actions de suivi du Sommet de Beijing du FOCAC, des plans de suivi dédiés à chaque pays ont été élaborés conjointement, et plus de 800 projets sont en cours de réalisation.

Dans le cadre de l'initiative « la Ceinture et la Route », la coopération sino-africaine s'est accélérée. 44 pays africains et la Commission de l'Union africaine ont signé des documents de coopération avec la Chine. Le Fonds spécial sino-africain pour le financement au développement de 10 milliards de dollars américains, 5.550 milliards de FCfa, et le Fonds spécial pour le financement des importations en provenance de l'Afrique d'un montant de 5 milliards de dollars américains, 2.775 milliards de FCfa, ont été mis en place.

Depuis ce sommet, le stock des investissements directs des entreprises chinoises en Afrique a atteint 3,5 milliards de dollars américains, 1.942,5 milliards de FCfa. Les projets majeurs bénéficiant des aides financières ou des crédits préférentiels chinois avancent de manière solide. Comme l'a souligné Monsieur Wang Yi, Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères, la Chine, faisant de la promotion de la coopération et du développement la mission première du Focac, honore toujours ses engagements par des actions concrètes et efficaces.

Conformément au mécanisme du forum, le Sénégal abritera la prochaine session du Focac en 2021. Ce sera encore un moment fort dans les annales des relations entre la Chine et l'Afrique. La partie chinoise apprécie hautement les actions et contributions du Sénégal en tant que coprésident du Focac depuis 2018, et elle est disposée à travailler en étroite collaboration avec le Sénégal, pour une parfaite mise en valeur de leur rôle de moteur, dans l'optique de renforcer les relations sino-sénégalaises, et de porter à un nouveau palier les relations entre la Chine et l'Afrique.

V. Il est dit que « les relations sino-sénégalaisessont à leurs meilleurs moments ». Pouvez-vous nous faire un état des lieux desdits rapports ?

Effectivement, comme vous le dites, depuis la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays en 2005, les relatons bilatérales ont connu un développement sain et harmonieux. Surtout durant ces dernières années, la coopération sino-sénégalaise s'est accélérée tous azimuts et a enregistré sans cesse des progrès notoires.

Ces résultats sont dus, d'une part à l'impulsion et l'attention toute particulière des Présidents Xi Jinping et Macky Sall, et d'autre part au fait que la coopération sino-sénégalaise a apporté des avantages réellement bénéfiques aux deux pays et à leurs peuples respectifs qui apprécient à leur juste valeur ces avancées.

Sur le plan politique, les relations entre la Chine et le Sénégal sont entrées en fast-track, les échanges de haut niveau s'intensifie et la confiance politique mutuelle s'approfondit de jour en jour. En 2016, les deux pays ont conclu l'établissement du partenariat stratégique global. Le Président Macky Sall a visité la Chine à plusieurs reprises, et le Président Xi Jinping a affecté en 2018 une visite historique et mémorable au Sénégal.

Sur la scène internationale, les deux pays maintiennent une étroite communication et coordination, se donnant la main pour bâtir un système de gouvernance mondiale plus équilibré, juste et inclusif, pour préserver le multilatéralisme et les intérêts communs des pays en voie de développement, particulièrement ceux des États Africains.

Sur le plan économique et commercial, la coopération pragmatique sino-sénégalaise ne cesse de s'étendre et de s'approfondir. A ce jour, la Chine est devenue une source importante de financement et d'assistance, le second partenaire commercial du Sénégal et surtout le premier pays importateur de l'arachide cultivé sur l'ensemble du territoire sénégalais. Les échanges commerciaux entre les deux pays sont en net progression ces dernières années ; en 2019 ils ont atteint le montant de 2,5 milliards de dollars américains. Cette année, de janvier à août, les montants sont estimés à 1,837 milliard de dollars américains avec une progression de 5,6% par rapport à la même période de l'année précédente. De plus en plus d'entreprises chinoises, faisant confiance au climat des affaires et aux perspectives de développement au Sénégal, y sont venues investir. Actuellement, plus de 150.000 emplois directs et indirects ont été créés par ces entreprises chinoises.

Le Sénégal est le premier pays de l'Afrique de l'Ouest à signer l'accord de coopération « la Ceinture et la Route » avec la Chine. Les deux pays ont depuis développé de nombreux grands projets dans divers domaines, notamment dans les infrastructures de base, le développement du transport, le bien-être des populations, etc.

On peut citer la première phase du parc industriel de Diamniadio, l'autoroute Ila Touba, l'autoroute Aibd-Mbour-Thiès, le forage multi-villages, le projet national de large bande, le programme Smart Sénégal, etc.

La Chine a également réalisé des projets d'aide tels que l'arène nationale de lutte, le grand théâtre national, le musée des civilisations noires, l'hôpital mère-enfant de Diamniadio, le projet d'accès au satellite pour 10.000 villages africains et d'autres projets sociaux.

Tous ces projets ont notablement favorisé le développement social et économique sénégalais et jeté de solides bases pour l'approfondissement de la coopération économique et commerciale mutuellement bénéfique entre les deux pays.

VI. Est-ce que l'éclatement de la pandémie du coronavirus n'a pas constitué un frein brutal à tous ces projets ?

Il convient en particulier de noter que la survenue de la pandémie de la covid-19 n'a pas été un frein au déroulement des projets phares en cours.

Les sociétés chinoises ont insisté sur la pratique de « non arrêt des travaux, non interruption de la production, non retrait des capitaux et non retrait des personnels sur place ».

Grâce aux efforts conjoints des parties chinoise et sénégalaise, les travaux des projets comme le pont de Foundiougne, la Maison des Nations Unies en Afrique de l'Ouest à Diamniadio , l'Université Sine Saloum de Kaolack et de Kaffrine ont tous continué et ont bien avancé. En septembre dernier, le projet de restauration du barrage d'Affiniam a été réalisé dans les délais prévus et livré à la partie sénégalaise. Dans la même lancée, la deuxième phase du parc industriel de Diamniadio ainsi que le projet de réhabilitation de quatre stades régionaux vont bientôt démarrer. Par ailleurs, la Chine prospecte activement de nouveaux modes de coopération, et développe des coopérations tripartites, voire multipartites, avec des partenaires internationaux au Sénégal. Par exemple, elle coopère avec l'Unicef pour la fourniture de produits nutritifs et de médicaments pour un montant d'un million de dollars américains en faveur des enfants sénégalais.

Sur la dimension humaine, les échanges entre les deux pays sont de plus en plus étroits et constituent un lien affectif essentiel pour la compréhension mutuelle et une fraternité inusable.

Depuis des années, « la fête du printemps » est devenue un des fleurons des évènements culturels chinois au Sénégal. De nombreuses troupes artistiques chinoises s'y succèdent pour produire des spectacles magnifiant ainsi la diversité culturelle multi-ethnique et régionale chinoise.

Les jeunes volontaires chinois prennent une part active au projet Sénégal « Pro-banlieue ».

L'Institut Confucius de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar est censé être une fenêtre de découverte de la Chine, et le concours mondial de langue chinoise « Pont vers le chinois », un véritable pont d'exploration de la culture chinoise pour les jeunes sénégalais.

Depuis 15 ans, le gouvernement chinois met annuellement à la disposition des étudiants sénégalais des bourses d'études. Des milliers d'étudiants sénégalais en ont bénéficié et poursuivent en Chine leurs études supérieures allant du premier cycle au doctorat.

Par ailleurs, l'ambassade de Chine au Sénégal est en train d'initier, dans les institutions d'enseignement supérieur, un programme de bourses intitulé « Ambassadeurs d'avenir » pour aider et financer des jeunes apprenants désireux d'accroître leur savoir.

VII. Quelles sont les perspectives des relations de coopération sino–sénégalaises et les domaines privilégiés ?

Les perspectives des relations de coopération entre la Chine et le Sénégal dépendent de la volonté et de la capacité des deux parties. À mon avis, la volonté est primordiale.

Depuis mon arrivée à Dakar, je sens la ferme et ardente volonté de la partie sénégalaise pour développer des relations encore plus étroites avec la Chine, volonté exprimée aussi bien par le gouvernement que par les populations. Ce qui constitue un catalyseur important pour la promotion de la coopération des deux pays. L'accroissement des moyens des deux parties va certainement leur être plus bénéfique.

Durant les prochaines étapes, la Chine et le Sénégal entendent renforcer davantage la mise en synergie de la planification stratégique, intégrant organiquement l'initiative «la Ceinture et la Route» et les actions de suivi du Focac avec le Plan du Sénégal émergent, en particulier le Pap2a (ndlr : Plan d'actions prioritaires ajusté et accéléré).

En ce qui concernent les priorités de la coopération, d'un côté, il s'agit de s'engager dans des secteurs où le Sénégal a des besoins urgents, tels que la lutte contre la pandémie du coronavirus, le bien-être, l'agriculture, les infrastructures, etc., de former plus de talents sénégalais, d'encourager les sociétés chinoises à accroître leurs investissements au Sénégal et de donner un élan à l'industrialisation du Sénégal.

Et de l'autre côté, dotée d'une vision d'avenir, la coopération sino-sénégalaise s'active dans les secteurs de pointe et de la nouvelle économie, telles que l'économie numérique, l'économie verte, la télécommunication, l'intelligence artificielle, pour accompagner le peuple sénégalais à transformer le Sénégal comme un pays émergent en 2035.

Alors, où vont ensemble la Chine et le Sénégal ? La réponse à cette question coule de source : je suis convaincu que le « Dragon chinois » et le « Lion de la téranga », main dans la main, unissant leurs sagesses et leurs forces, vont tendre vers un avenir radieux et plus prospère.

VIII. Depuis l'éclatement et la propagation fulgurante du coronavirus, la Chine et les pays africainsse sont unis pour lutter la pandémie. Quellesinitiatives est à l'actif de votre pays au Sénégal? et quels ont été les résultats ?

Le virus ne connaît pas de frontières.

C'est un défi global auquel fait face l'ensemble de l'humanité.

Depuis l'éclatement de cette pandémie, la Chine et le Sénégal se sont toujours entraidés, luttant ensemble pour vaincre le virus.

Dès l'apparition de la Covid-19 en Chine, le Président Macky Sall a envoyé au Président Xi Jinping un message de solidarité et le peuple sénégalais a également apporté des soutiens précieux.

Quand la pandémie a atteint les frontières du Sénégal, le gouvernement chinois a immédiatement pris l'initiative de venir à la rescousse, en envoyant successivement plusieurs lots de matériels d'aide composés de kits de tests, de masques, de combinaisons de protection, de thermo flash, de respirateurs, etc.

Des autorités territoriales et des sociétés chinoises ont également fait envoyer des dons de matériels.

Les entreprises et ressortissants chinois au Sénégal ont apporté non seulement des dons de matériels, mais également des contributions au « Fonds Force Covid-19 ».

Au mois de mars, l'hôpital pour enfants de Diamniadio construit par la Chine, a été transformé en centre de traitement de la Covid19 avec l'aide de techniciens chinois.

La Chine a également mis à la disposition du Sénégal ses plans de diagnostic et de traitement et organisé des visioconférences entre les spécialistes des deux pays pour échanger leurs expériences.

Les membres de la 18ème mission médicale chinoise établie au centre hospitalier national de Pikine travaillent côte à côte avec leurs confrères sénégalais.

En plus, une industrie chinoise de production de masques a été créée au Sénégal.

Ces actions ont contribué à rendre disponible le matériel de lutte contre la pandémie, et à résoudre l'insuffisance des moyens nécessaires pour faire face à cette dernière.

En juin dernier, la Chine et le Sénégal, en leur qualité de coprésidents du Focac, ont pris l'initiative d'organiser, avec l'Afrique du Sud, qui assure la présidence en exercice tournante de l'Union africaine, le sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre la Covid-19, apportant ainsi une nouvelle énergie à la coopération internationale dans la lutte contre cette pandémie.

Suite à cette visio-conférence, l'hôpital pour enfants de Diamniadio et l'hôpital provincial de Fujian, en Chine, ont procédé à leur jumelage. Ils ont décidé d'unir leurs efforts pour lutter contre la pandémie et promouvoir la coopération sanitaire entre les deux pays.

Récemment, la Chine a annoncé son adhésion au mécanisme Covax. C'est à la fois une mesure importante de la Chine pour interpréter le concept d'une communauté de santé pour tous et remplir son engagement en vue de transformer les vaccins contre la Covid-19 en bien public mondial, et un soutien notable à la globalisation et au multilatéralisme.

La Chine s'engage à ce que des pays africains et d'autres pays en développement soient parmi les premiers à bénéficier du vaccin contre la Covid-19, une fois qu'il soit développé et déployé.

Mon pays a une conscience lucide : avec la pandémie qui sévit aux quatre coins du monde, il s'agit d'un fait indéniable que toute l'humanité partage un destin commun. N'importe quel recoin du monde peut constituer le tendon d'Achille. Cette vérité est résumée par le propos du grand philosophe sénégalais Cheikh Amidou Kane : « Nul ne peut plus vivre de la seule préservation de soi ». L'humanité a l'obligation d'être solidaire, coopérative et multilatéraliste. Ce n'est qu'en travaillant la main dans la main, qu'on pourra vaincre le virus et remporter ce défi global.

IX. Même si la coopération sino-sénégalaise est réputée fructueuse, il arrive qu'il y ait des difficultés et des remous…

Il est très normal qu'avec une telle émergence de coopération entre nos deux pays qu'il subsiste quelques difficultés ou remous comme vous dites. Il en va de même pour tous les autres partenaires du Sénégal. L'important est de savoir comment traiter et résoudre les difficultés.

La coopération et l'amitié sinosénégalaises sont pour l'essentiel saines et inébranlables, et ancrées dans l'esprit des populations. C'est mon point de vue partagé par de nombreux amis sénégalais. Il y a un adage chinois qui dit : « Si vous ne voulez pas de soucis, il vaut mieux rien entreprendre. Mais ne rien entreprendre, c'est justement le plus grand souci. »

Je suis convaincu que face à toutes les difficultés que nous pourrions rencontrer durant la marche exaltante de la coopération sino-sénégalaise, il nous suffirait de les traiter sur une base d'égalité et d'intérêts mutuels avec la franchise requise, et de les régler au moyen du dialogue et de la négociation, pour aboutir à une issue heureuse de résolution. Et ceci n'entachera en rien les relations amicales qui lient les deux pays.

Je voudrais insister sur le fait que la Chine, dans ses relations de coopération avec l'Afrique, a toujours respecté les principes de sincérité, de résultats concrets, d'amitié et de bonne foi par la défense d'intérêts mutuels. Elle insiste aussi sur le respect des règles et coutumes des pays où les entreprises chinoises s'installent, leur insertion adéquate dans la société et la redistribution aux populations locales de parties de leurs gains pour un développement partagé.

La Chine suit depuis toujours l'approche dite des « Cinq nons » dans ses relations avec les pays africains : non-ingérence dans les voies de développement des pays; non-ingérence dans leurs affaires intérieures ; non-imposition de la volonté chinoise; non-imposition de contreparties politiques en échange de l'assistance; non-recherche de gains politiques dans les investissements et la coopération financière.

La qualité des relations sinoafricaines ne peut en réalité être appréciée que par les deux peuples.

En ce qui concerne les propos mal intentionnés et les calomnies, les peuples chinois et africains ont la sagesse de les repérer et de les démasquer. Nous ne permettrons à personne de nuire à l'unité des peuples chinois et africains, d'entraver leur compagnonnage pour ensemble réaliser leur émergence.

X. La Chine a réalisé en quelque décennies des progrès remarquables pour devenir la deuxième économie du monde. Quel est son secret ?

Un proverbe chinois dit : « Essayez d'abord les chaussures et puis vous saurez si elles conviennent. » Revenant sur le chemin parcouru par la Chine durant les soixante-dix dernières années, on se rend compte que nous avons, des fois, empruntés des chemins sinueux, mais sous la direction du Parti communiste chinois, nous avons su compter sur nos propres forces et corriger les expériences, pour déboucher sur un chemin conforme aux réalités chinoises, avec un socialisme aux caractéristiques chinoises.

Sur ce chemin, nous avons maintenu une conviction ayant pour centre d'intérêt le peuple, pour réaliser un développement pour le peuple et par le peuple. Nous adhérons à une politique de développement paisible et poursuivons une stratégie ouverte gagnant-gagnant. Nous travaillons en même temps à la promotion d'un nouveau type de relations internationales et de la construction d'une communauté de destin pour l'être humain.

Le développement de la Chine apporte sa contribution importante au monde.

Tout d'abord, l'apport de la Chine à la croissance mondiale a gardé un taux d'environ 30% pendant de nombreuses années. En 2020, la Chine qui s'est érigée avec 1/5ème de la population globale du monde va achever la construction intégrale d'une société de moyenne aisance et éliminer l'extrême pauvreté, ceci aide beaucoup à la réalisation des objectifs fixés par le Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations Unies.

Ensuite, la Chine est le plus grand pays en voie de développement, son émergence pourra renforcer la voix de l'ensemble des pays en voie de développement sur la scène internationale, et donner une forte impulsion à défendre la globalisation et le multilatéralisme, à promouvoir des réformes adéquates des systèmes de gouvernances, à bâtir une nouvelle forme de relations internationales caractérisées par un respect mutuel, une justice équitable, un partenariat gagnant-gagnant, ainsi que la construction d'une communauté de destin de l'humanité.

Enfin, le développement et le succès de la Chine ont inspiré beaucoup de pays en voie de développement pour constituer une référence pour ceux qui souhaitent un rapide développement basé sur une solide souveraineté nationale.

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