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DÉCLARATION SUR LA COOPÉRATION SINO-AFRICAINE DE LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
2021-12-02 10:30

Nous, Chefs de délégation de la République populaire de Chine, de 53 pays africains et de la Commission de l’Union Africaine (UA), sommes unanimes à estimer que le changement climatique et ses effets négatifs sont une urgence pour l’humanité et l’un des défis les plus sérieux auxquels fait face le monde d’aujourd’hui. La lutte conjointe contre le changement climatique est un enjeu pour l’avenir de l’humanité. L’humanité a besoin d’une révolution pour atténuer l’impact du changement climatique notamment à travers l’accélération d’une transition verte et bas carbone abordable, promouvoir le développement durable et construire ensemble un avenir partagé pour l’homme et la nature.

Nous sommes d’avis que le changement climatique constitue un défi majeur pour l’environnement naturel et écologique et le développement social et économique de la Chine et de l’Afrique. Nous saluons unanimement les mesures et la contribution considérable de la Chine, le plus grand pays en développement, et de l’Afrique, continent qui regroupe le plus grand nombre de pays en développement, dans la coopération sur l’adaptation et l’atténuation du changement climatique. Nous sommes unanimes à reconnaître le rôle majeur des forêts du bassin du Congo dans la lutte contre le changement climatique mondial. Nous sommes unanimes à estimer que la communauté internationale doit apporter le soutien nécessaire au développement vert des pays en développement, y compris des petits États insulaires en développement (PEID), garantir leur droit légitime au développement autonome et durable et appuyer les efforts de l’Afrique dans ce sens.

Nous estimons que la lutte contre le changement climatique et les mouvements migratoires qui en découlent sont un défi commun pour l’humanité, qui appelle une réponse collective et solidaire dans le cadre multilatéral. Nous soulignons que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (ci-après dénommée « la Convention »), le Protocole de Kyoto et l’Accord de Paris constituent le principal canal et le plus important cadre multilatéral pour la coopération internationale en la matière. Nous sommes prêts à travailler avec différentes parties, dans le respect des principes directeurs fixés par la Convention, tels que les principes de l’équité, des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives, pour mettre effectivement en œuvre la Convention, le Protocole de Kyoto et l’Accord de Paris, et nous saluons les résultats obtenus lors de la 26e session de la Conférence des Parties à la Convention (COP26), y compris l’achèvement des négociations sur les règles d’application de l’Accord de Paris et un soutien financier suffisant et prévisible qui sera fourni à travers les mécanismes agréés lors des COP précédentes aux activités d’adaptation au changement climatique menées par les pays en développement. Nous appelons la communauté internationale à prendre impérativement des actions et à faire un pas décisif pour lutter activement contre le changement climatique et à soutenir ensemble l’organisation de la COP27 en Afrique par l’Égypte. 

Nous sommes unanimes à estimer qu’il faut accorder la même importance à l’atténuation et à l’adaptation dans la lutte contre le changement climatique. Rappelant l’esprit de la Déclaration de Marrakech publiée le 16 novembre 2016 à l’issue du premier Sommet Africain de l’Action, nous appelons les pays développés à accroître leur soutien aux pays en développement, notamment aux pays africains, en matière de financement, de technologies et de renforcement des capacités. Les pays développés doivent s’acquitter effectivement de leurs obligations financières, combler l’écart de financement par rapport à l’objectif de mobiliser 100 milliards de dollars américains par an avant 2020, adopter des arrangements financiers à long terme pour l’après-2020 et lancer rapidement l’élaboration d’un objectif chiffré post-2025 pour le financement collectif de l’action climatique.

Nous avons décidé d’établir un partenariat de coopération stratégique sino-africain de la nouvelle ère pour la lutte contre le changement climatique. Nous renforcerons la coordination et la coopération dans le processus climatique multilatéral et défendrons conjointement les droits et intérêts légitimes de la Chine, de l’Afrique et de l’ensemble des pays en développement. Nous entendons renforcer davantage la coopération Sud-Sud entre la Chine et l’Afrique sur le changement climatique, étendre les domaines de coopération, et intensifier la coopération notamment en matière d’énergies propres, d’utilisation des technologies aéronautiques et spatiales au service de la lutte contre le changement climatique, d’agriculture, de forêts, d’océans, d’infrastructures bas carbone, de surveillance, prévision, alerte météorologiques, de surveillance environnementale, de prévention et atténuation des catastrophes, et d’adaptation au changement climatique. Nous entendons développer des projets de coopération pragmatiques pour relever ensemble le défi climatique.

La Chine et l’Afrique travailleront à accélérer la mise en œuvre des projets conclus dans le cadre de la coopération Sud-Sud et triangulaire sur le changement climatique, à promouvoir la signature des documents de coopération relatifs aux projets en cours de discussion, à favoriser la production, l’acheminement et la livraison des matériels et équipements dans le cadre de l’assistance, et à faire avancer la construction des zones de démonstration à faibles émissions de carbone et de gaz à effet de serre. La Chine et l’Afrique s’appuieront sur les projets existants pour accompagner la formation des professionnels africains dans le domaine du climat et favoriser l’accès de l’Afrique aux technologies et services de la lutte contre le changement climatique. Les deux parties œuvreront ensemble à préserver les résultats obtenus dans leurs projets de coopération Sud-Sud et triangulaire sur le changement climatique et à accroître le rôle de pilotage de ces projets dans le renforcement des capacités de l’Afrique à répondre au défi climatique.

La Chine et l’Afrique organiseront, dans le cadre de la coopération Sud-Sud et de l’Initiative « la Ceinture et la Route », un forum de haut niveau sur le changement climatique et approfondiront davantage leurs échanges et coopération sur le climat notamment à travers le lancement d’un plan d’action triennal Chine-Afrique. La Chine soutiendra l’Afrique dans la réalisation de la Grande Muraille Verte. La Chine utilisera les réalisations technologiques telles que le système d’observation de la Terre à haute résolution, le système BeiDou de navigation par satellite et le satellite météorologique FengYun pour intensifier la coopération technologique sino-africaine dans les domaines de la prévention et de l’atténuation des catastrophes et de l’adaptation au changement climatique et contribuer au renforcement de la résilience et des capacités de l’Afrique en matière de changement climatique. La Chine soutient les initiatives africaines relatives au changement climatique, comme l’Initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA) et l’Initiative d’Adaptation pour l’Afrique (IAA).

 La Chine et l’Afrique préconisent toutes les deux un développement durable innovant, coordonné, vert, ouvert et partagé, et œuvreront à une reprise verte de l’économie mondiale post-COVID-19. Les réalisations technologiques telles que les mégadonnées et l’intelligence artificielle contribueront à une réponse plus efficace au changement climatique. La Chine soutient fermement le développement durable de l’Afrique. Elle a réalisé plus de 100 projets d’énergies propres et de développement vert dans le cadre du Forum sur la Coopération sino-africaine pour appuyer les efforts des pays africains visant une meilleure utilisation des énergies renouvelables telles que le solaire, l’hydroélectrique, l’éolien et le biogaz. Elle accroîtra davantage ses investissements en Afrique dans les projets à faibles émissions, notamment en matière d’énergies renouvelables dont les énergies photovoltaïque et éolienne, de technologies d’économie d’énergie, d’industries de hautes et nouvelles technologies, et d’industries vertes et bas carbone. La Chine ne construira plus de nouveaux projets de centrales à charbon à l’étranger. Elle accompagnera les pays africains dans l’optimisation du mix énergétique, la montée en gamme du tissu industriel et la construction de villes intelligentes avec une meilleure planification urbaine et une gestion améliorée des déchets en vue d’un développement vert, bas carbone et de qualité.

La Chine et l’Afrique estiment toutes les deux que la coopération en matière d’investissement et de financement pour le climat est un volet important de la coopération pragmatique sino-africaine et qu’il faut renforcer les échanges et la coopération sur l’élaboration des politiques telles que les normes d’investissement et de financement pour le climat et encourager les institutions financières des deux côtés à mettre en œuvre les Principes d’investissement vert pour l’Initiative « la Ceinture et la Route ». Elles renforceront la coopération en matière d’investissement et de financement pour le climat avec les institutions financières régionales telles que la Banque africaine de développement. Elles encouragent et soutiennent les efforts de leurs institutions financières et entreprises non financières pour renforcer la gestion des risques environnementaux dans le développement des projets de coopération, améliorer la publication et l’échange d’informations liées au climat et à l’environnement, développer la gestion des chaînes d’approvisionnement vertes et bas carbone, et faire avancer la coopération sino-africaine en matière d’investissement et de financement pour le climat. Les deux parties considèrent qu’il est important de soutenir une coopération volontaire entre les institutions financières comme les banques régionales de développement et les mécanismes de la finance climatique dont le Fonds vert pour le climat (FVC). Elles soutiennent l’obtention d’investissements et de financements verts par les projets gas-to-power et de développement de l’hydrogène vert qualifiés. L’Afrique a investi ses propres fonds dans l’adaptation au changement climatique, dont le montant dépasse celui de l’aide publique au développement qu’elle reçoit.

La Chine et l’Afrique s’engagent à mettre à contribution le Centre de coopération environnementale Chine-Afrique pour renforcer la coopération sur le développement vert et soutenir la concrétisation des projets en matière de lutte contre le changement climatique. Elles favoriseront la mise en œuvre du programme d’envoyés verts Chine-Afrique et organiseront des tables rondes et des ateliers de formation. Elles œuvreront à la promotion du programme d’innovation verte Chine-Afrique et à la coopération sur les technologies vertes, circulaires et bas carbone, pour contribuer au renforcement des capacités de l’Afrique à réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies et ses objectifs de développement durable et l’Agenda 2063 de l’UA.

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